1ère édition tirée à 89 exemplaires (+11 tirages d’artiste)
1st edition of 89 copies (+11 artist’ proofs)
Photocollages argentiques (2018-2021)
Analogue Photocollages (2018-2021)
Pour moi en tant qu’artiste, Quand la mémoire se transforme en poussière est un processus de réflexion dans lequel je combine l’empirique, psychologique et critique. Je conçois le geste aléatoire entre le choix d’un certain document photographique et la préconception dans la facture de différentes histoires, comme une pratique de sauvetage où l’apparemment jetable, Vieux ou résiduel porter le poids d’un souvenir qui me est présenté comme un prétexte pour recontextualiser et resemantize l’histoire gelée sur papier photographique. Je m’approprie un témoignage trouvé qui couvre les années 1920 à 1980; je l’archive, je le classifie et je le transmets en une nouvelle métaphore. Je manipule consciencieusement, méticuleusement élabore d’autres réalités, juxtaposé, assemblé, mutilé, où je n’ai pas l’intention de dissimuler les traces du temps sur papier, ni les coutures résultant de ces collages photo.
Je me considère comme un rôdeur agité, un archéologue visuel qui opère techniquement et discursivement sur l’élasticité d’un enregistrement de la réalité; une histoire originale que je réactive à travers la conception d’une ontologie esthétique qui englobe l’idéologique, le social, le politique, le religieux, le familier… Cette série est une sorte de testament construit et ressuscité dans lequel les significations et les mélanges d’une culture comme celle de Cuba et de race mixte et singulière sont distillés, une série qui ravit encore aujourd’hui dans la nostalgie et la subsistance d’un idéal étonnant et usé. Je rassemble des paysages, des portraits, des scènes de coutumes ou des motifs abstraits pour reformuler cette mémoire individuelle/sociale; pour enrichir cet héritage souvent trouvé dans une famille cubaine; et pour offrir un interstice possible qui nous rappelle qui nous sommes et comment nous nous voyons, loin du débat artistique contemporain.
For me as an artist, When the memory turns to dust is a reflective process in which I combine the empirical, psychological and critical. I conceive the random gesture between the selection of a certain photographic document and the preconception in invoice of different stories, as a rescue practice where the apparently disposable, old or residual bear the weight of a memory that is presented to me as a pretext to recontextualize and resemantize the frozen story on photographic paper. I appropriate myself of a found testimony that covers the 1920s to the 1980s; I archive it, classify it and transmute it into a new metaphor. I conscientiously manipulate, meticulously elaborate other realities, juxtaposed, assembled, mutilated, where I do not intend to disguise the traces of time on paper, nor the seams resulting from these photo collages.
I consider myself a restless prowler, a visual archaeologist who operates technically and discursively on the elasticity of a record of reality; an original story that I reactivate through the conception of an aesthetic ontology that encompasses the ideological, the social, the political, the religious, the familiar… This series is a kind of built and resurrected testament in which meanings and mixtures of a culture such as the Cuban one and of mixed and singular race are distilled, a series which delights even today in nostalgia and sustenance of an astonishing and worn-out ideal. I assemble landscapes, portraits, customs scenes or abstract motifs to reformulate that individual/social memory; to enrich that heritage often found within a Cuban family; and to offer a possible interstice that reminds us of who we are and how we see ourselves, away from the contemporary artistic debate.