1ère édition tirée à 1000 exemplaires.
Parcourus inlassablement à pied, en moto ou en bus, ces espaces périphériques, immenses et peu densément peuplés, échappent à la carte postale. Ils ne sont ni pauvres ni riches, mais porteurs d’une étrangeté familière, où le sentiment d’isolement devient autant géographique que mental. La métaphore de l’insularité irrigue tout le projet : comme si ces lieux étaient suspendus dans une attente, figés dans un présent permanent.
Vincent Catala conjugue protocoles rigoureux de prise de vue à la chambre et errances instinctives, révélant l’ambiguïté d’un pays-continent où la lumière éclaire autant qu’elle occulte. Dans un texte consacré à Île Brésil, l’écrivain João Paulo Cuenca souligne la force de ces images en évoquant un Brésil prisonnier de son passé, privé d’élan révolutionnaire et enfermé dans une temporalité immobile.
Construit en trois cahiers, en écho aux territoires traversés, le livre restitue la dilatation du temps et l’immensité des espaces photographiés. Plus qu’un simple recueil d’images, Île Brésil compose un puzzle sensible, où se joue l’histoire d’un pays partagé entre fatalité et désir de transformation.











