Blumenfeld Erwin

Erwin Blumenfeld, né le 26 janvier 1897 à Berlin et mort le 4 juillet 1969 à Rome, est un photographe allemand naturalisé américain.
Il est célèbre pour ses photographies de mode des années 1940 et 1950, notamment pour les magazines américains Vogue et Harper’s Bazaar.

Biographie

Erwin Blumenfeld s’installe aux Pays-Bas en 1923 et épouse Lena Citroen. Ils ont une fille, Lisette, et Erwin Blumenfeld abandonne un temps sa passion pour les arts (collage, écriture, peinture, photo) afin de trouver un métier plus lucratif. Il ouvre un magasin de maroquinerie. Le couple a ensuite deux fils, Henry et Yorick, et leur père déménage sa boutique dans un bâtiment où se trouve une chambre noire.

Encouragé par sa femme, qui pose parfois pour lui, il propose à ses clients des portraits photographiques, se lançant également dans les nus. Après avoir participé au mouvement dada sous le pseudonyme de Jan Bloomfield, il commence donc une carrière dans la photographie professionnelle aux Pays-Bas au début des années 1930.

Laissant sa famille aux Pays-Bas, il émigre en France en 1936 où il fait le portrait de Georges Rouault et d’Henri Matisse, qui pourtant refusent de le payer car ils se trouvent vieux sur ses photos. Il dort dans un hôtel insalubre de la rue d’Odessa (quartier du Montparnasse).

Il commence par faire des publicités bas de gamme puis ouvre en 1937 un studio. Il y mène parallèlement une activité de portraitiste — dont Carmen, le modèle du Baiser de Rodin —, et de photographe publicitaire, tout en continuant un travail personnel, sur le nu notamment. En 1937, il décroche sa première couverture dans Votre Beauté et ses photographies sont publiées dans Verve.

En 1938, il obtient sa première publication dans Vogue France grâce à son ami Cecil Beaton, avant de couvrir les collections parisiennes pour Carmel Snow du Harper’s Bazaar. Il commence à travailler pour Verve et Vogue France, embauché par Michel de Brunhoff sur les conseils de Cecil Beaton. Brunhoff cesse par la suite leur collaboration en lui disant, selon la légende : « Si seulement vous étiez baron et pédé, vous seriez le plus grand photographe du monde ! ».

En 1939, il est interné car allemand, une puissance ennemie ; sa femme, néerlandaise, n’a pas ce problème mais sa fille, qui voyage le jour de ses 18 ans avec un passeport allemand, est également internée.
Il parvient à s’enfuir avec sa famille à New York (États-Unis) en 1941. Il y partage un studio avec Martin Munkacsi, avant d’ouvrir son propre atelier en 1943.
Il reprend sa collaboration avec Harper’s Bazaar (1941-1944), puis avec Vogue (1944-1955), pour lesquels il réalise de nombreuses couvertures. Sa photo de 1949 L’Œil de biche, qui fait la couverture de Vogue en 1950, est restée célèbre. Ses photographies paraîtront aussi dans Look, Life, Coronet, Cosmopolitan, etc. Il participe à l’exposition collective Photography, 1839-1937 au Museum of Modern Art de New York.

Il décroche également des contrats publicitaires rémunérateurs avec les femmes d’affaires Helena Rubinstein et Elizabeth Arden. Il réalise un autoportrait saturé de rouge, l’expliquant comme inspiré du quartier rouge de prostituées d’Amsterdam ; il faut comprendre ce cliché comme la lutte qui tiraille le photographe entre ses créations purement artistiques et celles destinées à faire de l’argent.

Il travaille avec son assistante Kathleen Levy-Barnett, qui finit par devenir sa maîtresse, alors que son épouse Lena se sent délaissée. Comprenant qu’Erwin Blumenfeld ne se remariera pas avec elle, Kathleen, avec son accord, épouse son fils Henry en 1956. Erwin Blumenfeld noue ensuite une relation avec Marina Schinz ; plus de trente ans les séparent. Il l’engage comme assistante en 1964 et elle l’aide à rédiger son autobiographie parue après sa mort (Jadis et Daguerre). Lena, pour sa part, malade, vit à Vienne ; elle meurt 25 ans après lui.

La dernière période de sa vie est marquée par un décalage avec de nouveaux photographes plus jeunes et plus modernes, Erwin Blumenfeld étant moins à la mode.

Erwin Blumenfeld meurt d’un infarctus dans un hôtel de Rome le 4 juillet 1969. Ses archives, à Central Park South, sont vidées, 30 000 diapositives et 8 000 épreuves. -biographie extraite du site Wikipedia

Principales expositions rétrospectives

  • 1979 : musée Rath, Genève ;
  • 1981 : centre Pompidou, Paris;
  • 1996 : Barbican Museum, Londres, exposition itinérante présentée, notamment à Zurich, Lausanne, Berlin, Paris et Amsterdam ;
  • 2006 : Erwin Blumenfeld, his dutch years, Fotomuseum den Haag, La Haye ;
  • 2009 : Erwin Blumenfeld Dada montages 1916-1933, Berlinische Galerie, Berlin ;
  • 2012 : Studio Blumenfeld, New York, 1941-1960, musée Nicéphore-Niépce, Châlon-sur-Saône ;
  • 2013 : « Erwin Blumenfeld », Jeu de Paume, Paris, du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014 ;
  • 2022 : « Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 », Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Paris, du 13 octobre 2022 au 5 mars 2023.