Se promenant dans la ville, l’attitude d’Antanas Sutkus était plus celle d’un flâneur que d’un photographe, observant et absorbant l’essence de la vie quotidienne telle qu’elle lui était offerte par ses concitoyens. À l’époque, il était difficile de trouver un environnement sûr dans une société aussi fortement sous surveillance et contrôlée que la Lituanie occupée par les Soviétiques. Mais les rues offraient des espaces ouverts, des passants divers, une circulation animée et de multiples couches d’événements. C’est ici que les gens ont essayé de se tailler et de préserver des niches pour leurs petits moments de joie. Établir ces minuscules îlots d’individualité au sein d’un système aussi strict et brutal définit le cadre de la photographie de rue de Sutkus et les réalités contrastées de ses observations affectueuses de la vie quotidienne.
Strolling through the town, the attitude of Antanas Sutkus was more that of a flaneur than of a photographer, observing and absorbing the essence of daily life as it was offered to him by his fellow citizens. At the time it was difficult to find safe surroundings in such a highly controlling and controlled society as Soviet-occupied Lithuania. But the streets offered open spaces, diverse passersby, bustling traffic and multiple layers of events. It was here that people tried to carve out and preserve niches for their little moments of joy. Establishing these tiny islands of individuality within such a strict and brutal system sets the frame for Sutkus’ street photography and the contrasting realities of his loving observations of everyday life.