Dans la tradition des chemins mythiques qui sillonnent le Massif central, comme le chemin de Stevenson ou celui de Compostelle, Traversée engage les artistes à ouvrir leur propre voie.
Ces nouveaux chemins sont aussi une cartographie du sensible qui rend visible ce qui est habituellement invisible, qui invite à d’autres voyages pour renouveler les imaginaires sur ce vaste et composite paysage qu’est le Massif central.
“Pour cette Traversée du massif central, sur l’invitation de l’association Clermont 2028, j’ai choisi de prendre la route 89 qui traverse trois départements, la Loire, le Puy-de-Dôme et la Corrèze, entre septembre 2021 et février 2022, avec un petit boitier argentique aux mises au point aléatoires et une utilisation de films sensibles générant une facture plus picturale grâce au grain en oubliant les codes techniques si besoin d’aller vite, s’alléger pour les quelques marches en s’éloignant un peu de la route.
Prendre la 89, c’est choisir un temps autre, choisir le ralentissement. C’est choisir le paysage et la rencontre face à la vitesse. Prendre la 89, c’est aussi se dire que les arrêts sont possibles, c’est croire au pouvoir de la sérendipité, au hasard des arrêts et des virages, pour sillonner des paysages et créer cette disponibilité pour la rencontre avec des personnes qui travaillent, transforment, habitent, vivent ces territoires. C’est se laisser surprendre par leurs histoires, s’étonner avec eux de ces rencontres impromptues et des portraits, pris sur le vif, qui en découlent alors qu’ils n’étaient pas prévus initialement dans une première intention, comme une évidence.”