Paul Wolff (1887-1951) est l’un des photographes allemands les plus connus de la période de l’entre-deux-guerres. Son œuvre est cependant rarement montrée : elle fait ici l’objet de la toute première monographie française, présentant plus de cent quarante photographies parmi un riche corpus de près de 700 000 images couvrant la période de la république de Weimar jusqu’à l’après-guerre en passant par les années national-socialistes.
Fondateur, avec Alfred Tritschler, d’une agence photographique, Wolff est moins un artiste qu’un « passeur » des formes de la modernité photographique de son temps, de la Nouvelle Objectivité à la Nouvelle Vision, à travers notamment l’usage du petit format 35 mm lancé par la marque Leica, qu’il utilise dès 1926.
Son incroyable popularité internationale – son livre Mes expériences avec le Leica (1934) sera publié en plusieurs langues et vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires – en fait un photographe omniprésent, trop souvent négligé par les histoires de la photographie traditionnelles alors, pourtant, que son travail donne matière à un questionnement utile sur le rôle historique, sociologique et idéologique de la photographie dite « grand public », dans une période aussi troublée que celle de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres ; sous la direction de Gilles Mora, avant-propos de Michaël Delafosse, textes de Gilles Mora, Hans-Michael Koetzle et Michaël Guggenbühl, photos en n.b.