Née dans une famille juive modeste, Ghitta Carell émigre au début des années 1920, avec ses parents, en Italie, où elle a tôt fait de devenir la plus recherchée des portraitistes. Dans son studio romain viennent poser intellectuels, acteurs, généraux, dirigeants politiques, mais aussi des femmes du monde, des figures de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie, voire de familles régnantes.
Ghitta Carell recourt à la technique du banc optique pour ses clichés en noir et blanc, qu’elle retravaille avec maestria et subtilité, de façon à obtenir une image douce et lumineuse. Elle procède par soustraction, ôtant les strates de surface, dépouillant en quelque sorte ses modèles de leur masque afin de leur restituer non seulement leur visage, mais aussi et surtout leur âme. Lorsque Ghitta Carell meurt à Haïfa, en Israël, elle laisse plus de 50 000 plaques, aujourd’hui en grande partie dispersées ; sous la direction de Roberto Dulio et Maria Sica, photos en n.b.