Sur le territoire calaisien s’est réalisée une expérience urbaine et sociale de première importance dans notre histoire. Gilles Raynaldy choisit de photographier les inventions, les résistances, les adaptations, les bricolages en tous genres des gens qui y habitent. À l’encontre d’un repli sur soi ou du triomphe du spectaculaire, ses photographies partagent avec le spectateur des moments de confiance et de proximité, de complicité avec l’étranger, des signes de solidarité, d’espoir et d’hospitalité dans des conditions de vie difficiles et précaires, jusqu’à la destruction de la Jungle en octobre 2016 ; textes de Marielle Macé et Michel Agier, photos en n.b. et en couleurs.
Gilles Clément, président de l’association le Pérou, souligne la nécessité de cette commande publique : « parce qu’il est question de soigner le regard que collectivement nous portons sur Calais. Parce qu’il est question de renverser les évidences, et de cultiver enfin le récit d’une ville-monde aujourd’hui écrasé par une iconographie du pire. Parce qu’il est question de faire place enfin à cette “ville invisible” constituée de la matière des constructions, des rêves, des relations, des commerces en tout genre qui font effectivement lieu. Parce qu’il est question de rendre publique une autre écriture politique, et d’entendre enfin la New Jungle de Calais comme “tiers paysage” ».