Cet album est sur l’ordre humain dans la nature. Les photographies laconiques de petits jardins ruraux que Krauss a photographiés entre 2010 et 2017 en particulier dans le Brandebourg montrent des traces d’efforts humains pour créer l’ordre, qui prennent des dimensions graphiques et sculpturales dans la structure des images. Dans la Forêt-Noire, il a produit des images de pieux de bois, dont les formes artificielles semblent encore plus abstraites parce qu’elles s’insèrent organiquement dans les structures de leur environnement naturel, rappelant le travail des artistes de Land Art. Cette série est liée au nouveau mouvement topographique américain des années 1970 dans la mesure où elle « accomplit tout ce que les gens voulaient voir dans une image à l’époque, en renversant une observation dans un ordre « supérieur » quelconque; la monumentalisation du quotidien, et non en recourant à des genres monumentaux, mais par la composition captivante de l’image », écrit Ulf Erdmann Ziegler ; texte de Christiane Stahl et Kenneth Anders, photos en n.b.
Cette série fait l’objet d’une exposition à la Galerie Pankow (Berlin) du 29 mai au 28 juillet 2019.
The book Huts Hedges Heaps (Ingar Krauss’s second publication with Hartmann Books after 39 Bilder of 2016) is about human order in nature. The laconic photographs of small, rural gardens that Krauss shot between 2010 and 2017 particularly in Brandenburg show concentrated traces of human efforts to create order, which take on graphic and sculptural dimensions in the pictures’ structure. In the Black Forest he produced pictures of wood piles, whose man-made forms seem even more abstract because they organically fit into the structures of their natural surroundings, recalling the work of Land artists. The huts, hedges, and heaps are connected to the American New Topographic movement of the 1970s insofar as they “fulfill everything that people wanted in a picture in those days, overturning an observation into a ‘higher’ order of some kind; the monumentalization of the everyday, not by resorting to monumentalizing genres, but by the captivating composition of the image,” as Ulf Erdmann Ziegler writes.