Publié à l’occasion de l’exposition “Exo endo” à la Galerie Le Château d’Eau du 8 février au 8 juin 2022.
Utilisant une immense variété de techniques qu’il s’approprie, améliore, voire invente, Laurent Lafolie produit d’abord des objets qui sont les véhicules d’images qu’il veut partager avec nous. Il nous rappelle sans cesse, dans des variations savantes qui vont de la légèreté sophistiquée de papiers japonais transparents s’agitant au moindre souffle d’air à la dureté de plaques en céramique ou à la fragilité transparente de feuilles de porcelaine en passant par la mystérieuse inscription de la forme sur des fils tendus, la matérialité obligatoire de l’image. Pour la première fois, lui dont on connait la finesse de traitement des gris et du noir et blanc nous convie à des propositions en couleur, toujours aussi variées et subtiles.
Dans tout ce travail, dans cet artisanat qui connaît tous les secrets de fabrication pour nous émerveiller d’images questionnant la temporalité et la nature de la représentation, tout se joue entre révélation et disparition. Parce qu’image rime ici avec magie et que nous sommes donc confrontés à une parole silencieuse et à des écritures. Qui convoquent des visages devenus complices et des questionnements permanents.
« Ce qui frappe, c’est la présence de l’absence. J’ai l’impression que je travaille beaucoup avec cette notion. Mes œuvres sont présentes, mais ce qui est représenté, c’est plus l’absence. » -Christian Caujolle (Conseiller artistique de la Galerie Le Château d’Eau)