Longtemps timide et solitaire, Marc Riboud n’avait jamais mis de mots sur ses images, jusqu’à sa rencontre avec Bertrand Eveno, capable de faire parler – et rire – le plus taciturne des photographes. Leur amitié et leurs souvenirs croisés nous révèlent cet autre aspect d’une si riche nature et d’un talent si rare.
Marc Riboud évoque son enfance et sa famille, ses reportages, sa visite à Ho Chi Minh, les événements historiques dont il a été témoin, son travail au sein de l’agence Magnum, sa pratique de la photographie et ses images célèbres : la jeune Américaine qui offre une fleur aux soldats, le peintre de la tour Eiffel, parmi tant d’autres…
Vous avez dit taciturne ?
Mais alors, dit le lecteur, voilà qui est paradoxal.
Ce monsieur Riboud qui se raconte ici, qui parle de son enfance et de sa famille, de ses reportages, de sa visite à Ho Chi Minh, de ses photographies célèbres, de la jeune Américaine qui offre une fleur aux soldats, du peintre de la tour Eiffel, parmi tant d’autres… Tout ce qu’il dit ici, qui m’a passionné, et vous le trouvez avare de paroles ?
Mais, monsieur le lecteur, c’est que vous ne savez pas à quel point Marc Riboud est volubile en images, que l’image est sa vie, que ce bonheur de l’oeil dont il parle si bien, cette nécessité qu’il a de fixer ce qu’il voit, la guerre d’Algérie, cette Chine qu’il adore, ces paysages du Huang Shang et du Rajasthan, tous ces pays qu’il a parcourus, l’Iran, l’Inde, l’Afrique, cette oeuvre, c’est lui-même, un des grands imagiers de son temps.
La chance que nous avons eue c’est de le faire parler avec Bertrand Eveno, qui connaît aussi bien l’homme que le médium.
Leur amitié et leurs souvenirs croisés vous révèlent cet autre aspect d’une si riche nature et d’un talent si rare.