Le Home Movie de Paddy Summerfield raconte l’histoire la plus ancienne, la plus triste, une histoire qui inclut le conteur. C’est la Chute de l’Homme, passant de l’innocence à l’exil, un monde sombre d’intérieurs claustrophobes, de bars de mauvaise vie et de rues sales, de fornication occasionnelle dans des chambres d’hôtes minables.
C’est la chute de la grâce dans les espaces interdits, où les secrets pourrissent derrière des portes closes et des yeux fatigués. Et c’est une chute dans le cauchemar et la psychose, où le soi, dans la maladie, peuple le monde avec des terreurs. Ce sont des scènes sordides, comme Dostoïevski aurait pu le reconnaître, exprimant la folie et l’obsession de ceux qui y sont emprisonnés. Même regarder un tel monde, de telles images, semble transgressif.
Home Movie nous conduit dans l’obscurité, mais le voyage est toujours une recherche, suggérée par les photos finales s’éloignant des indulgences corrosives et de la douleur vers l’illumination. La dernière séquence commence par la prière des mains, dans un geste de remords et de contrition. Puis l’appareil photo flashe sur un miroir poussiéreux, préfigurant le moment de paix quand un rayon de soleil du soir perce ce jardin au crépuscule.; postface de Patricia Baker-Cassidy, photos en n.b.
Paddy Summerfield’s Home Movie tells the oldest story, the saddest story, a story that includes the story-teller. It is the Fall of Man, falling from innocence into exile, a dark world of claustrophobic interiors, of low life bars and stained streets, of casual fornication in shabby bed and breakfast rooms.
It is the fall from grace into forbidden spaces, where secrets fester behind closed doors and weary eyes. And it is a fall into nightmare and psychosis, where the self, in sickness, peoples the world with terrors. These are squalid scenes, such as Dostoevsky might have recognised, expressing the madness and obsession of those imprisoned there. Even looking at such a world, at such pictures, feels transgressive.
Home Movie leads us into darkness, but the journey is always a search, suggested by the final pictures moving away from corrosive indulgences and pain towards enlightenment. The last sequence starts with hands praying, in a gesture of remorse and contrition. Then the camera flashes in a dusty mirror, prefiguring the moment of peace when a sunset ray of evening light pierces that garden at dusk.