Le livre PAN est d’abord né dans un jardin durant l’été 2019. Sur les feuilles des arbres qui l’entourent, le catalpa, l’amarante, le mûrier du Japon, la vigne… le photographe Patrice Dion également jardinier, révèle ses images grâce à la seule action du soleil. Sans chimie, ni électricité, il améliore peu à peu son procédé et finit par obtenir une image précise sur chaque feuille d’arbre utilisée en lieu d’un papier photosensible. Cette démarche fait écho aux expérimentations photographiques de l’anthotypie.
L’essence même du livre PAN est de chercher à créer une beauté harmonieuse, en faisant transparaître la relation entre la fine feuille d’arbre, support des photographies, et la feuille de papier choisie pour leur reproduction. Il s’agit de retrouver avec la texture de cet objet-livre la même sensation que nos doigts peuvent ressentir en touchant une feuille naturelle.
Imprimée sur un papier très délicat (Pergamenata) ou encore sur un papier texturé (Arena Natural), chaque photographie suit les courbes et les nervures, attrapant ici et là un souvenir, une sensation, une rencontre que chaque feuille semble préserver tendrement au creux de ses veines. Au fil des pages, une narration se découvre avec les personnages, les animaux et les figures abstraites des photographies dont certains détails sont isolés et mis en relation avec d’autres. Nous sommes alors plongés dans une atmosphère onirique et sensuelle, qui fait écho à la fragilité inhérente de la nature, son essence éphémère.
Quelques mots décochés par l’auteur et créateur du site L’Intervalle, Fabien Ribery, affleurent sur les pages qui se transforment sous les doigts en expérience sensorielle et intime.