« Les plus beaux étés sont souvent aussi les plus douloureux. On se sent rarement plus vivant. Et à la fin de ces étés, on se rappelle d’autant plus fort que tout passe. En regardant les nouvelles œuvres de Philipp Keel dans Last Summer, il y a l’absence – à part un seul nu – de personnes. Au lieu de cela, il y a des natures mortes et surtout des images de palmiers, de piscines, de boissons, semblant initialement fraîches et estivales, ainsi que de nombreux moments capturés et de la poésie accessoire. Le point commun à tous est l’œil de Keel pour des détails et des humeurs spécifiques, et pourtant, à y regarder de plus près, la mélancolie imprègne bon nombre de ses œuvres. Parfois, le moment est déjà passé ou n’est visible que dans les marges floues de notre conscience. Ce qui reste, c’est un sentiment de fugacité, peut-être même une légère touche de solitude.
L’une des grandes forces des œuvres de Keel est qu’elles restent subtiles et réservées. Nous trouvons chacun en eux ce que nous souhaitons trouver. Chez certains, la mélancolie est légère, un peu plus qu’un léger et pas désagréable tiraillement sur une corde tendue quelque part au plus profond de nous. Dans d’autres, il y a plus. L’été dernier nous amène à un seuil : le soir s’est installé, une vue solitaire depuis une véranda avec un verre à la main, des amis qui rigolent en arrière-plan alors que la dernière lumière du jour s’estompe. Dans notre esprit jouent les images d’une journée qui est passée beaucoup trop vite, certaines vacillantes, d’autres claires. Peut-être nous sentons-nous brièvement nostalgiques, ou peut-être nous retournons-nous et retournons-nous vers les autres. -Benoît Wells
“The most beautiful summers are often also the most painful. We rarely feel more alive. And at the end of those summers, we’re reminded all the more strongly that everything passes. Looking at Philipp Keel’s new works in Last Summer there is the absence—apart from a single nude—of people. Instead, there are still lifes and above all pictures of palms, pools, drinks, initially seeming cool and summery, as well as many captured moments and incidental poetry. Common to them all is Keel’s eye for specific details and moods, and yet on closer inspection melancholy permeates many of his works. At times, the moment has already passed or is only visible on the blurred margins of our consciousness. What remains is a feeling of transience, perhaps even a faint touch of loneliness.
One of the great strengths of Keel’s works is that they stay subtle and reserved. We each find in them what we wish to find. In some, the melancholy is light-hearted, little more than a gentle, not unpleasant tug at a taut string somewhere deep inside us. In others there is more to it. Last Summer takes us to a threshold: evening has set in, a solitary view from a veranda with a drink in hand, friends laughing in the background as the day’s last light fades. In our mind play the images of a day that passed far too quickly, some flickering, some clear. Perhaps we feel briefly wistful, or perhaps we turn around and go back to the others.” – Benedict Wells