Nous leur laissons nos traces – ne serait-ce que dans l’ombre – car elles nous laissent leurs marques. Mais que se passe-t-il lorsque la réalité rompt les visions romantiques, ou lorsque la solitude prend racine au milieu de l’étalement? De nouveaux fantasmes peuvent-ils se former sous l’influence de ce qui a déjà été, ou sommes-nous seulement liés à un cycle de modèles familiers?
En photographiant New York de 2019 à 2022, les partenaires de longue date, le travail et l’amour – David van der Leeuw et Sarah van Rij – ont apporté leurs propres attentes distinctes à ce paysage urbain emblématique, peut-être le plus médiatisé visuellement de toutes les métropoles mondiales. Ensemble et à part, ils parcouraient ses rues et en absorbaient les contours, le long et au-delà des sentiers battus par les vagues incessantes d’artistes, d’écrivains et de cinéastes qui les précédaient. Pour les deux, la caméra était un moyen de saisir les contradictions de New York, de se soumettre à ses sortilèges et de penser à travers ses limites oppressives.
Surréalistes et picturales, leurs images abstraites enveloppent les citadins dans des compositions architecturales de lumière et d’ombre ; des fragments cinématographiques convergent avec des esquisses éclatées du quotidien. Plus mal à l’aise que la lettre d’amour unilatérale, Metropolitan Melancholia dénoue deux dialogues poétiques avec la ville.
Signed Copy.
We leave our traces on them – if only in a passing shadow – as they leave their marks on us. But what happens when reality ruptures romantic visions, or when loneliness takes root in the midst of the sprawl? Can new fantasies form under the influence of what’s already been, or are we bound only to a cycle of familiar patterns?
Photographing New York from 2019 to 2022, long-term partners in life, work and love – David van der Leeuw and Sarah van Rij – brought their own distinct expectations to this iconic cityscape: maybe the most visually-mediated of any global metropolis. Together and apart, they walked its streets and absorbed its contours, along and beyond paths trodden by the ceaseless waves of artists, writers and filmmakers before them. For both, the camera was a means to grasp at New York’s contradictions, submit to its spells and think through its oppressive confines.
Surreal and painterly, their abstract images envelop city-dwellers in architectural compositions of light and shadow; cinematic fragments converge with splintered sketches of the everyday. More uneasy back-and-forth than one-sided love letter, Metropolitan Melancholia unties two poetic dialogues with the city.