1ère édition tirée à 500 exemplaires / 1st edition of 500 copies.
Dans une ville imprégnée du culte du soleil et de la contre-culture de la Beat Generation, cette rencontre un-à-un est essentielle pour capturer une vision de la ville américaine qui n’est pas tant documentaire que sensible, iconographique et culturelle. Il en résulte une série d’images dont le cadrage invariablement frontal et centré, parfois saturé de tons jaune-orange et les rendus presque abstraits font, à des degrés divers, partie de ces différentes histoires d’art, de science et de culture qui se rencontrent et se croisent. Ces photographies nous interpellent sur une confrontation qui, dans la tradition séculaire de Claude et Turner et dans la lignée de la première photographie de 1845, pose la question du soleil comme condition même de l’image et du regard, et envisage leur transcendance.
Soleil de Sébastien Reuzé explore l’omniprésence et la beauté omniprésente de ce motif, en tenant compte de ses dimensions actuelles populaires mais aussi exotiques et obsolètes, et pointe ses paradoxes. Entre autres, ces paradoxes peuvent être vus dans sa frontalité objective et ses tonalités artificielles, dans les couleurs séduisantes et la luminosité troublante, et sa dimension populaire mais avec une valeur culturelle. Alors que nous sommes loin des effets de lumière naturels et atmosphériques recherchés par Claude et Turner, ou des rendus grisâtres mais précis de la photographie de 1845, ce soleil 2016 nous renvoie à eux à travers l’éblouissement qu’il provoque et la nature réaliste mais sublimée et imaginaire de la réalité qu’il véhicule. (Véronique Souben)
In a city permeated by the cult of the sun and the counter-culture of the Beat Generation, this one-to-one encounter is essential to capture a vision of the American city that is not so much documentary as sensitive, iconographic and cultural. The result is a series of images whose invariably frontal and centred framing, at times saturated yellow-orange tones and almost abstract renderings are, to varying degrees, part of these different histories of art, science and culture that meet and intersect. These photographs challenge us to a confrontation that, in the age-old tradition of Claude and Turner and in line with the first photograph of 1845, raises the question of the sun as the very condition of the image and the gaze, and envisages their transcendence.
Sébastien Reuzé’s Soleil explores the omnipresence and pervasive beauty of this motif, taking into account its current popular but also exotic and outdated dimensions, and points up its paradoxes. Among other things, these paradoxes can be seen in its objective frontality and artificial-looking tonalities, in the seductive colours and unsettling luminosity, and its popular dimension but with a cultural value. While we are a long way from the natural, atmospheric light effects sought by Claude and Turner, or the greyish but precise renderings of the 1845 photograph, this 2016 sun refers us back to them through the dazzlement it provokes and the realistic yet sublimated and imaginary nature of the reality it conveys. (Véronique Souben)