Comme tant de portraitistes talentueux l’ayant précédé, Stéphane Lavoué s’est longtemps plié aux commandes pour en tirer les portraits des puissants, de célébrités plus ou moins éphémères, des Artistes. Il en connaît les codes, de ces représentations frontales, de profil, ou à mi-corps avec lesquelles il joue, s’amuse, jongle.
Le voici en marge de la communication institutionnelle. Son sillage s’inscrit désormais dans des séries et dans le besoin d’écrire des récits et des narrations. Douarnenez, via le Centre des Arts, et de conserve avec le Port-musée, lui a proposé une escale, une résidence d’artiste.
L’exposition Gant[t] est le fruit de cette collaboration. Gant [t], c’est tout à la fois le gant de travail, la préposition bretonne qui signifie « avec », un diagramme de planification des tâches dans le monde du travail. Derrière la syllabe qui claque, dotée d’une finale sourde que souligne l’accident d’une parenthèse, se cache la quête d’un territoire arpenté pendant des semaines, à la recherche des stigmates et des témoins de la culture ouvrière de la cité Penn sardin. -Kelig-Yann Cotto