Les images peuvent contribuer à attiser le feu. Ces photographies de Stephen Dock appartiennent à la catégorie de celles qui permettent le temps long de la réflexion. – Joan Fontcuberta
En 2011, Stephen Dock, jeune photographe français autodidacte, part sans commanditaire couvrir une guerre qui débute en Syrie. Il photographie les résistants, les rues dévastées, les hôpitaux saturés, les mouvements de contestation, le quotidien tragique des populations civiles. Se poursuivant en Jordanie, en Irak, au Liban, à Lesbos et jusqu’en Macédoine, son parcours retrace, au-delà de l’épicentre du conflit, la crise humanitaire et migratoire qui en découle. Plus d’une décennie plus tard, il questionne cette archive de milliers d’images. S’éloignant de tout traitement documentaire, Stephen Dock s’affirme dans un processus de réinterprétation et de réappropriation de ses photographies. Il développe de nouvelles formes, en se concentrant sur la perception. Du bruit au silence, le photographe ne se tourne plus directement vers le sujet. Il n’obéit plus à l’obsession de faire des images, mais les dissèque et opère sur la matière organique.
Échos, dont le titre renvoie à la notion d’image rapportée, est le refus de nourrir une mythologie visuelle traditionnelle de la guerre qui n’est peut-être plus en phase avec la réalité du monde actuel. En tentant de déconstruire un registre photographique, Stephen Dock propose une image générique de la guerre moderne ; texte de Joan Fontcuberta, photos en n.b. et en couleurs