Weegee : Autopsie du Spectacle

Publié à l'occasion de l'exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris (France) du 30 janvier au 19 mai 2024.

Une centaine de photographies de Weegee sont présentées : ses images de faits divers prises à New York dans les années 1940 et ses clichés de starlettes, de politiciens et de mondains réalisés à Hollywood dans les années 1950. Ce catalogue montre la cohérence de son œuvre fondée sur une critique radicale de la société du spectacle et emprunte d'une empathie inattendue envers les défavorisés.

Il y a une énigme Weegee. Ses photographies se répartissent en deux catégories distinctes. Il y a d’une part ses images de faits divers prises à New York, au cours des années 1940, dans une approche documentaire. Et de l’autre, des photographies de starlettes ou de politiciens réalisées à Hollywood dans la décennie suivante. Il y a deux Weegee, un tragique et un festif, que ce livre ambitionne de réconcilier en montrant la cohérence d'une œuvre basée sur une critique radicale et incisive de la Société du Spectacle.

Lire la suite

55,00

Disponible sur commande

La carrière du photographe américain semble être scindée en deux. Tout d’abord, les clichés chocs parus dans la presse tabloïd nord-américaine : cadavres de truands gisant dans leur sang, corps incarcérés dans des véhicules emboutis, petits caïds à la mine patibulaire derrière les grilles du fourgon carcéral, taudis vétustes dévorés par le feu et quelques autres documents poignants sur la vie des plus démunis à New York entre 1935 et 1945. Ensuite, ce sont des images festives – soirées mondaines, spectacles de saltimbanques, foules en liesse, vernissages et premières –, auxquelles il faut ajouter un corpus pléthorique de portraits de personnalités publiques que le photographe s’est amusé à déformer par l’entremise d’une très riche palette de trucages entre 1948 et 1951, et qu’il poursuit jusqu’à la fin de sa vie.

Comment ces deux corpus, aussi diamétralement opposés, peuvent-ils coexister au sein d’une même œuvre photographique ? Les exégètes se sont plu à renforcer l’opposition entre ces deux périodes, à encenser la première et à détester la seconde. L’exposition Autopsie du Spectacle a pour ambition de réconcilier les deux Weegee en montrant qu’au-delà des différences de formes, la démarche du photographe repose sur une réelle cohérence critique.

La question du spectacle est omniprésente dans l’œuvre de Weegee. Dans la première partie de sa carrière, qui correspond historiquement à l’essor de la presse tabloïd, il participe à la transformation du fait-divers en spectacle. Pour bien le montrer, il inclut souvent des spectateurs ou d’autres photographes au premier plan de ses images. Dans la seconde moitié de sa carrière, Weegee se moque du spectaculaire hollywoodien : de ses gloires éphémères, des foules qui les adulent et des mondanités qui les entourent. Quelques années avant l’Internationale Situationniste, il offre à travers ses photographies une critique incisive de la Société du Spectacle.

Nouvelle lecture de l’œuvre de Weegee, Autopsie du Spectacle présente des icônes du photographe aux côtés d’images moins connues et jamais montrées en France. – Clément Chéroux (Commissaire de l’exposition, directeur, Fondation Henri Cartier-Bresson) ; sous la direction de Clément Chéroux, préface de Serge Toubiana.

Poids 1050 g
Dimensions 20.5 × 26.5 cm
Auteur(s)

,

Date d'édition

EAN

9782845979901

Editeur

,

Photographe

Ville

ISBN 9782845979901
Langue(s) français
Nombre de pages 208
Reliure Relié