Pendant la guerre civile des années 1990, le Liberia était considéré comme une avant-cour de l’enfer.
Les rapports faisant état des atrocités commises par les Seigneurs de la guerre et leurs milices ont fait le tour du monde.
Andreas Herzau a vu et documenté la guerre civile et les mouvements de réfugiés sur le terrain.
En 2005/2006, lorsqu’un étonnant processus de préparation et de démocratisation a commencé au Liberia, il s’est à nouveau rendu dans le pays, mais a rapidement constaté que ces événements avaient suscité beaucoup moins d’intérêt dans le monde occidental que les «sensations du négatif». Il a montré à quel point l’image européenne de l’Afrique était marquée par la concentration sur les guerres et les crises. Lorsque la situation dans l’un des pays s’est améliorée, personne n’en a parlé.
Ce qui reste, ce sont les images et les nouvelles d’atrocités, de chaos, de famine et de sacrifices. Herzau a constaté que cette «déformation professionnaliste» lui donnait aussi son regard. Il décida alors de se lancer dans une expérience et d’envisager le pays sous d’autres angles. Il voulait savoir s’il réussirait à voyager au Liberia avec un intérêt pour le positif et à trouver un langage visuel.
Le présent livre constitue, au sens littéral du terme, un essai visant à contrer l’effet cimentant de la couverture unilatérale des victimes et à échapper au stéréotype de l’image de l’Afrique européenne. Le livre est complété d’un texte de l’auteur kenyan Binyavanga Wainaina, qui précède la série de photographies en allemand et en anglais.