À l’automne 2013, la maison de la photographe américaine Anne Day a été entièrement ravagée par les flammes. Quelques-unes de ses épreuves et négatifs ont survécu dans un classeur, mais complètement carbonisés : il n’en restait plus que des fragments d’images et les traces d’un moi plus jeune. Au début des années 1980, elle était très proche du photographe et écrivain français Hervé Guibert (1955-1991). Ils ont travaillé ensemble sur des reportages pour Le Monde, dressant les portraits d’Orson Welles, Jane Fonda ou encore de la décoratrice et antiquaire Madeleine Castaing, pour n’en citer que quelques-uns.
Lorsqu’ils ne travaillaient pas, ils faisaient des excursions à la mer ; Hervé Guibert introduisit Anne Day dans son cercle d’amis parisiens. Il l’emmena voir des spectacles de Pina Bausch et de Mark Morris, et ils dînèrent avec Henri Cartier-Bresson et Duane Michals. Bien que Anne Day ait gagné sa vie comme photographe, ce sont les photos qu’elle avait prises de sa grand-mère que Hervé Guibert aimait le plus. Tirant son titre d’un article que Guibert avait écrit à propos de Day, ce volume mêle les tirages brûlés de Anne Day à ses anecdotes sur les personnes qu’elle a rencontrées et les lieux qu’elle a fréquentés.
In the fall of 2013, the house of American photographer Anne Day burnt to the ground. A few of her prints and negatives survived in a file cabinet but had become completely charred: only remnants of images and traces of a younger self remained. A close friend of hers in the early 1980s was the French photographer and author Hervé Guibert (1955-91). They worked together on magazine assignments for Le Monde, profiling Orson Welles, Jane Fonda and the antique dealer Madeleine Castaing, to name a few.
When not working, they took day trips to the seaside; Guibert introduced Day to his Parisian circle of friends. He took her to see performances by Pina Bausch and Mark Morris and they dined with Cartier-Bresson and Duane Michals. While Day made her living as a photographer, it was the photos she took of her grandmother that Guibert loved the most. Taking its title from an article Guibert wrote about Day, this volume mixes Day’s burnt prints with her anecdotes about the people she knew and the places she frequented.
