De l’aube au crépuscule, par tous les temps et au fil des saisons, au détour d’un chemin, d’un ruisseau, à travers la lumière des pins ou des fougères, Bertrand Bouët-Willaumez a réalisé de nombreuses photographies en couleurs avec une approche impressionniste. Robert Delpire écrivit à son sujet : « Doisneau avait ses voisins de palier (comme modèles), Bertrand Bouët-Willaumez a ses arbres ».
Des esprits superficiels, peu aptes à aller au-delà des apparences, prétendent que le paysage landais est monotone : des pins à perte de vue répétant le même alignement. Bertrand Bouët-Willaumez est parti de cette supposée uniformité pour la retourner. Il a photographié la forêt dans tous les sens pour en arriver à la conclusion suivante : la profonde diversité des Landes ne se voit pas, du moins pas immédiatement, car elle exige une technique d’approche, un apprentissage. Pour l’apprivoiser, il faut accomplir un travail sur soi-même qui consiste à s’affranchir d’une réalité visuelle. L’aspect extérieur dissimule un monde sensible que Bertrand Bouët-Willaumez se propose de dévoiler à partir de deux éléments essentiels, la verticalité et la lumière… Jean-Paul Kauffmann ; préface de Robert Delpire, texte de Jean-Paul Kauffmann, postface de Claude Nori, photos en couleurs.