Exemplaire Signé.
1st edition numbered on 600 copies.
(…) Quand je suis arrivé à Sapporo en juin, il faisait si froid que les grappes de lilas dans les ruelles et sous les avant-toits tremblaient dans l’air froid. Alors que d’autres parties du Japon étaient entrées dans la saison des pluies, ici le vent continuait à souffler pendant des jours, et les rues et les avenues étaient teintées de blanc. Tenant la promesse que je m’étais fermement faite, je prenais mon appareil photo tous les matins et je descendais dans la rue, avec la régularité d’un employé de bureau, et sans aucune intention de rencontrer un ami ou une connaissance. J’ai passé la plupart de ces trois mois seul. Outre les conversations quotidiennes très simples – acheter un billet à la succursale, commander un café ou faire des appels téléphoniques occasionnels – je me taisais. Je manquais bientôt de somnifères, et comme je ne buvais pas, je ne pouvais que passer mes longues nuits à lire des livres. Les séances de photos quotidiennes n’ont pas vraiment porté fruit, et j’étais là, assise dans mon appartement gelé, à bout de souffle avec mon mélange progressif de dépersonnalisation, d’aphasie et d’insomnie. Donc, en d’autres termes, mon mode de vie était dès le début basé sur cette idée illusoire de l’évasion et de l’isolement, ma seule justification qui était de prendre des photos, a été facilement inversée de la véritable intention qu’elle était, à de simples prétextes. Ces jours de culpabilité passaient les uns après les autres, et avant la fin de l’été, j’ai décidé de retourner à Tokyo. En fin de compte, je n’ai fait aucun progrès, mais ce que j’ai, comme preuve de mes interminables promenades dans divers endroits, ce sont 250 rouleaux de film usagés. -extrait de la postface de Daido Moriyama
Signed Copy.
1st edition numbered on 600 copies.
(…) When I arrived in Sapporo in June, it was so cold that the light purple clusters of lilac in the alleys and under the eaves were trembling in the cold air. While other parts of Japan had entered the rainy season, here the wind just kept blowing for days on end, and the streets and avenues were tinted white instead. Keeping the promise that I had firmly made to myself, I grabbed my camera every morning and took to the streets, with the regularity of an office worker, and no intention to meet any friend or acquaintance. I spent most of these three months on my own. Other than the very basic daily conversations – buying a ticket at the station, ordering a coffee, or making the occasional phone call – I was just keeping my mouth shut. I soon ran out of sleeping pills, and as I didn’t drink, all I could do was spend the long nights reading books. The daily photo shootings weren’t really fruitful, and there I was, sitting in my freezing apartment, at my wit’s end with my progressing mix of depersonalization, aphasia and insomnia. So as, in other words, my lifestyle was from the very onset based on that fawning, illusional idea of escape and isolation, my only justification that was taking photographs, was easily reversed from the true intention that it used to be, to mere pretense. Those days of feeling guilty went by one after another, and before the summer ended, I decided to go back to Tokyo. At the end of the day, I haven’t made any progress whatsoever, but what I do have, as a proof of my endless walks to miscellaneous places, are 250 used rolls of film. – from afterword by Daido Moriyama
