Exemplaire Signé.
Même si cela ne faisait pas si longtemps que je n’avais pas rôdé à Shinjuku, quand j’ai attrapé mon appareil photo et que je suis descendu dans les rues de Kabukicho ce jour-là, pour une raison quelconque, le paysage a évoqué en moi un certain sentiment de nostalgie. Rien n’était censé changer dans le quartier en moins de six mois, mais je ne pouvais tout simplement pas nier ce sentiment plutôt étrange. Quoi qu’il en soit, je suis retourné là-bas avec l’envie de prendre des photos.
Tout a commencé il y a soixante ans, lorsque je suis arrivé à Tokyo avec mon appareil photo Canon 4Sb et que j’ai pris ma première photo sur la place devant la sortie est de la gare de Shinjuku. Depuis ce jour, je prends une interminable chaîne de photographies de ce lieu appelé «Shinjuku», qui est devenu pour moi une «ville natale de la photographie» irremplaçable et une «métropole incontournable de la photographie». C’est un labyrinthe très réel et actuel, sauvage et érotique, et à la fois tout à fait charmant. Comme décrit ci-dessus, les images de ce volume de Record ont toutes été prises dans la région de Kabukicho / Shinjuku.
Quand j’étais un jeune mec vivant à Osaka, par-dessus tout, «Tokyo» était pour moi tout à propos de Ginza, Yurakucho et Akasaka. C’est parce que c’étaient les endroits qui apparaissaient dans les chansons populaires de l’époque, et les images que ces chansons avaient gravées dans mon esprit n’étaient pas des images de Shinjuku ou de Shibuya. Cependant, peu de temps après avoir finalement déménagé à Tokyo, je me suis totalement immergé dans tout ce qui concerne Kabukicho / Shinjuku sans tourner les cheveux. C’était ma propre nature et mon tempérament qui ont fait de moi un captif sans espoir qui s’est involontairement abandonné à la fascination de Shinjuku. C’est à ce moment-là que les chansons que j’ai balbutiées ont été naturellement remplacées, une par une, par des chansons comme «Shinjuku no onna» et «Shinjuku blues» …
Après tout, cet endroit appelé Shinjuku est essentiellement ma deuxième ville natale, et dans mon livre, c’est en fait la ville natale de la photographie elle-même. – Postface de Daido Moriyama
Even though it hadn’t been all that long since I last went on a prowl in Shinjuku, when I grabbed my camera and took to the streets of Kabukicho on that day, for some reason the scenery evoked in me a certain sense of nostalgia. Nothing was supposed to change in the neighborhood in less than half a year, but I just couldn’t deny that rather strange feeling. Anyway, I did go out there again with the desire to shoot photographs.
It all started sixty years ago, when I arrived in Tokyo with my Canon 4Sb camera, and took my first picture on the square in front of Shinjuku Station’s east exit. Since that day, I have been taking an endless chain of photograph of that place called “Shinjuku,” which became for myself an irreplaceable “hometown of photography,” and an inescapable ”metropolis of photography.” It is a very real and actual, wild and erotic, and at once also a quite charming kind of labyrinth. As described above, the pictures in this volume of Record were all shot in the Kabukicho/Shinjuku area.
When I was a young dude living in Osaka, above all else, “Tokyo” was for me all about Ginza, Yurakucho and Akasaka. That’s because those were the places that appeared in popular songs of the day, and the images those songs had engraved on my mind were not images of Shinjuku or Shibuya. However, shortly after I eventually moved to Tokyo, I got totally immersed in all things Kabukicho/Shinjuku without turning a hair. It was my own nature and temperament that made me a hopeless captive who involuntarily surrendered to the fascination of Shinjuku. That was the time when the songs I warbled away were naturally replaced, one by one, with the likes of “Shinjuku no onna” and “Shinjuku blues”…
After all, that place called Shinjuku is essentially my second hometown, and in my book, it is in fact the