Exemplaires numérotés jusqu’à 30, signés et accompagnés d’un tirage original (photo de la couverture) en noir et blanc (jet d’encres pigmentaires).
Les photographies de ce troisième carnet montrent des paysages de montagnes, et évoquent les films Polaroïd 665 que J.-C. Béchet utilisait jusque là : sur les boîtiers apparurent des étiquettes portant la mention “Product being discontinued”…
Depuis vingt ans, je colle mes photos dans des albums, petits blocs de papier reliés sans couverture. Ce sont mes carnets. Un journal intime sans un mot. Les photos sont parfois rassemblées par thème. Par chronologie. Par association d’idées. Par lieu. J’aime faire se rencontrer des images qui n’ont, a priori, aucune raison de cohabiter. Petits projets nés de nuits d’insomnie, esquisses, hasards du labo, propositions aléatoires, partis pris… Ces «carnets» numérotés et réguliers, constituent, au fil du temps, le récit d’un parcours visuel. Une démarche individuelle, purement et définitivement photographique.
Volume #3 : Discontinué…
Un jour, j’ai vu apparaître sur les boîtes bleues de mes Polaroid 665 une étiquette jaune. En cinq langues, elle annonçait la mort prochaine de ce film. Dans l’industrie, on ne dit jamais qu’un produit est arrêté, on dit qu’il est «discontinué». À l’heure du numérique où justement tout paraît infini, gratuit, léger, volatile, je me retrouvais dans une économie restreinte, avec la nécessité de penser chaque vue. J’ai alors décidé de photographier en tenant compte de cette «mort annoncée». Plus que 10 films, plus que 7, 5, 4, 3, 2, 1… fini ! Et puisque le film était discontinué, j’allais aussi essayer de saisir dans mes images un sentiment de «discontinuité». Des discontinuités mystérieuses, cachées, aléatoires qui me semblaient répondre de façon pertinente à la matière poétique de ce film unique.