Si les portraits traditionnels de cette époque mettent souvent en scène des sujets peu familiers et rigides, les images de Bissiriou se distinguent par leur simplicité et une fraîcheur qui semble tout à fait contemporaine. Tournés sur fond de plaine, ou dans la ville où ils vivaient, les sujets de Rachidi Bissiriou posaient en portant leurs propres vêtements, qui pouvaient aller de la tenue traditionnelle ouest-africaine comme le grand boubou, les banderoles et les agbadas d’Ankara, à des styles plus modernes qui hochaient la tête à l’explosion de la culture des jeunes à l’époque. L’image de deux hommes, portant chacun une chemise déboutonnée sur leur sternum, jumelée à un pantalon évasé, ou d’un groupe de trois femmes portant des lunettes de soleil posant fièrement avec leurs sacs à main, démontre clairement la verve post-indépendance. Bissiriou était habile à établir un lien avec ses sujets, à les mettre à l’aise et à laisser transparaître leur sens inné de l’expression de soi. Sa caméra capturait souvent ses sujets dans un moment de calme repos, tour à tour possédé, contemplatif et optimiste.
Pour Rachidi Bissiriou, le désir de devenir photographe était dans ses propres mots, «parce que quelqu’un qui est photographe a la liberté d’aller n’importe où et partout. Alors que les habitants et les familles de sa ville natale étaient au centre de ses près de trois décennies de photographie, les images ne sont pas moins transportantes, brossant instantanément une image vivante de la société ouest-africaine au cours d’un moment de transformation révolutionnaire.
La sortie de Gloire Immortelle coïncide avec une exposition organisée par Carrie Scott et David Hill à la David Hill Gallery de Londres, à l’ouverture le 10 juin 2022.
While traditional portraits from these times often showcased their subjects unsmiling and with a rigid formality, Bissiriou’s images are remarkable for their simplicity and a freshness that feels utterly contemporary. Shot against plain backdrops, or in the town where they lived, Rachidi Bissiriou’s subjects posed wearing their own clothing, which could range from traditional West African attire such as grand boubou, head wraps and Ankara agbadas, to more modern styles that nodded to the explosion in youth culture at the time. The image of two men – each wearing shirts unbuttoned to their sternum, paired with flared trousers, or a group of three women in sunglasses posing proudly with their handbags clearly demonstrate the post-independence verve. Bissiriou’s skill was in forging a connection with his subjects, being able to put them at ease, and allowing their innate sense of self-expression to shine through. His camera often captured his subjects in a moment of quiet repose, by turns self-possessed, contemplative, and optimistic.
For Rachidi Bissiriou, the desire to become a photographer was in his own words, ‘because someone who is a photographer has the freedom to go anywhere and everywhere.’ While the primary focus of his nearly three decades of photography were the residents and families of his hometown, the images are no less transportive, instantly painting a vivid picture of West African society during a ground-breaking moment of transformation.
Gloire Immortelle is released to coincide with an exhibition curated by Carrie Scott and David Hill at David Hill Gallery, London, opening 10th June, 2022.