1ère édition tirée à 350 exemplaires.
Il y a vingt ans, Thibaut Derien a entrepris de parcourir la France en évitant les grands axes et l’urbanisation sans âme : zones commerciales criardes, constructions préfabriquées, lotissements uniformes, ronds-points à l’infini. À la place, il s’est mis en quête des derniers petits commerces : vestiges silencieux de métiers oubliés et de modes révolues.
Ces devantures vides — abandonnées et marquées par le temps — l’ont profondément touché. Il a photographié celles qui suscitaient en lui une émotion particulière, capturant la dignité silencieuse de leur déclin. Elles sont devenues les contours d’une ville fantôme, dressée en résistance muette face aux centres commerciaux lointains et aux pôles de consommation impersonnels.
Dans cette cité fantôme, les rideaux sont tirés, les portes condamnées, les fenêtres murées. Les façades ont perdu toute profondeur, étouffant ce qui faisait autrefois la singularité de ces lieux : le lien humain, la communauté, la proximité.
Ancien chanteur dans les années 2000, Thibaut Derien a découvert la photographie en tournée. Aujourd’hui, marqué peut-être par le silence de ces villes fantômes, il a tourné la page de la musique : il a troqué les mots contre les images, le son contre l’immobilité.
1st edition of 350 copies.
Twenty years ago, Thibaut Derien began traveling across France, avoiding major roads and soulless suburban sprawl; garish signs, prefab buildings, uniform housing estates, endless roundabouts. Instead, he sought out the last remaining small shops: abandoned, silent witnesses of forgotten trades and fashions.
These empty storefronts — deserted and weathered by time —moved him. He photographed those that stirred a special kind of emotion, capturing the quiet dignity of their decay. They became the outlines of a ghost town, standing in quiet resistance to distant shopping centers and impersonal consumer hubs.
In this ghost city, shutters are drawn, doors sealed, windows bricked. The facades are stripped of depth, silencing what once made these places special: human connection, community, proximity.
Once a singer in the 2000s, Thibaut Derien discovered photography while on tour. Today, shaped perhaps by the silence of these ghost towns, he has left music behind; trading words for images, and sound for stillness.
















