Bastiaan van Aarle défie notre notion de temps et de mouvement. De façon inattendue, en choisissant un médium et un sujet qui incarne le calme. En prenant des photos de montagnes, toutes dans le même cadre, mais étalées sur une certaine période de temps, ces monuments d’immuabilité, qui semblent commencer à changer et révéler un mouvement, nous ne faisons pas l’expérience de nous-mêmes, la rotation de la planète dans l’espace. Inspiré des débuts de la photographie couleur, van Aarle a transféré les différentes images au cyan, magenta, jaune et noir. Réunis à nouveau, ils révèlent des traces subtiles du passage du temps dans des teintes colorées. L’effet est tellement surnaturel qu’on a l’impression que les roches existent dans une autre dimension, comme si les teintes douces venaient de l’histoire la plus profonde de la montagne, flottant doucement dans le mince air de la montagne. Ce qui est révélé ici sur le monde n’est exposé que dans l’image, il ne peut ni être conçu à l’avance ni être vu seulement à l’œil : C’est la magie de la photographie.
Photographe de paysage belge, BASTIAAN VAN AARLE (*1988) explore les limites de la photographie, ses propriétés médium-spécifiques, et comment celles-ci se rapportent à la perception de la réalité. Il s’intéresse particulièrement aux qualités transformatrices de la lumière, que ce soit à travers des panneaux publicitaires envahissants ou les Nuits blanches du Nord.
Bastiaan van Aarle challenges our notion of time and movement. Unexpectedly, by choosing a medium and a subject that epitomizes stillness. By taking photos of mountains—all within the same frame, but spread over a certain period of time—these monuments of immutability, seemingly start to shift and reveal a movement, we don’t experience ourselves: the rotation of the planet in space. Taking inspiration from color photography’s beginnings, van Aarle transferred the different images to cyan, magenta, yellow and black. When brought together again, they reveal subtle traces of the passing of time in colored tinges. The effect is so otherworldly that it feels as if the rocks exist in a different dimension—as if the soft hues come fuming from the mountain’s deepest history, floating gently in the thin mountain air. What is revealed here about the world is only exposed in the image, it can neither be conceived beforehand nor be seen with the mere eye: It is the magic of photography.
Belgian landscape photographer, BASTIAAN VAN AARLE (*1988) explores the boundaries of photography, its medium-specific properties, and how these relate to the perception of reality. He is especially interested in the transformative qualities of light, be it through invasive advertising panels or the White Nights of the North.
