Restraint and Desire est l’aboutissement d’un partenariat créatif à vie entre le mari et la femme Ken Graves et Eva Lipman, dont la vie visionnaire a été définie par l’acte unique et désintéressé de revendiquer le crédit artistique comme une entité unique.
Pendant des décennies, ils ont étudié de près les danses de lycée, les cérémonies militaires, les matchs de football, les matchs de boxe et d’autres rituels sociaux américains, cherchant à saisir l’intensité complexe entre les humains souvent négligés dans ces lieux communs. Ces événements surtout prosaïques ont souvent révélé des tensions sexuelles que Ken et Eva voyaient non seulement dans le monde qui les entourait, mais aussi dans leur propre relation. Comme Eva l’a dit, « notre travail nous reflétait, comme un miroir, les intensités et la dynamique de pouvoir de notre vie commune ». Actes de générosité et d’humilité, domination et soumission, passions à la fois violentes et tendres, droites et homoérotiques, sont tous magnifiquement rehaussés par l’intimité des photographies.
Avec une profonde sensibilité visuelle, Graves et Lipman recueillent des gestes humains qui trahissent l’intériorité complexe de leurs sujets. Les mains jouent souvent le rôle de protagoniste – saisir, toucher, atteindre – entrer et sortir des photographies comme un métronome visuel. La luxure, la peur, l’ennui, l’épuisement et une myriade de sentiments au-delà du domaine du langage sont tous exposés à travers l’éblouissement discernant de leur appareil photo et son flash ; photos en n.b.
Restraint and Desire is the culmination of a lifelong creative partnership between husband and wife Ken Graves and Eva Lipman, whose visionary life together was defined by the unique and selfless act of claiming artistic credit as a singular entity.
For decades they acutely surveyed high school dances, military ceremonies, football games, boxing matches, and other American social rituals, seeking to capture the complex intensity between humans often overlooked in these commonplace settings. These mostly prosaic happenings often revealed sexual tensions that Ken and Eva saw not only in the world around them, but in their own relationship. As Eva says, “our work reflected back to us, like a mirror, the intensities and power dynamics of our shared life together.” Acts of generosity and humility, domination and submission, passions, both violent and tender, straight and homoerotic, are all beautifully enhanced through the intimacy of the photographs.
With a profound visual sensitivity, Graves and Lipman collect human gestures that betray the complex interiority of their subjects. Hands often act here as the protagonist– grabbing, touching, reaching –entering and exiting the photographs like a visual metronome. Lust, fear, boredom, exhaustion and a myriad of feelings beyond the realm of language are all on display through the discerning glare of their camera and its flash.
