Laurent Van der Stockt : L’enclave

La vie dans l'enclave de Mostar en Bosnie assiégée par les milices serbes de Milosevic en 1993. Publié à l'occasion des 20 ans du Festival Visa pour l'image de Perpignan.

Life in the enclave of Mostar in Bosnia, under siege by Milosevic's Serbian militias in 1993. Published on the occasion of the 20th anniversary of the Visa pour l’Image Festival in Perpignan.

Lire la suite

30,0040,00

Plus que 1 en stock

Né en Belgique en 1964, Laurent Van der Stockt avait 16 ans lorsqu’il commença à travailler avec un appareil-photo. En 1989, il entreprend un voyage en Roumanie et, se faisant passer pour un touriste, photographie la vie quotidienne sous le régime de Ceaucescu. Il y retourne en 1990 pour en photographier la chute, rejoint l’agence Gamma et, depuis, travaille dans des régions en guerre comme l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan ou l’Irak. Il est photographe sous contrat pour le magazine Newsweek.

En septembre 1993, le mois où ont été faites les photos de ce livre, tous les types de crimes et de violences qui se répéteront encore pendant plus de deux ans sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine ont déjà été commis. Depuis le début de la guerre au printemps 1992, Mostar, petite ville touristique de l’ouest de la Bosnie, majoritairement habitée par des Musulmans et des Croates, est assiégée et bombardée par les Serbes de Bosnie dirigés par Milosevic. Un an plus tard, en mai 1993, les milices croates de l’« Herzeg-Bosna » séparatiste, soutenues par la Croatie, se retournent contre leurs alliés musulmans et les chassent de l’ouest de la ville pour les enfermer dans un réduit de quelques kilomètres carrés. L’enclave est coincée entre fronts serbe et croate. La population doit survivre sans eau, sans électricité, sans approvisionnement en nourriture ou en médicaments, hormis le trop peu que les rares blindés du contingent espagnol de l’ONU apportent lors de leurs missions d’évacuation de blessés, essayant d’utiliser au mieux leur mandat étriqué. Les bombardements sont incessants, les blessés sont difficilement amenés dans les caves du minuscule hôpital qui manque de tout. Les quelques médecins, épuisés, demandent du sang à l’homme de passage pour le donner à celui qui est en train d’en perdre. Comme dans un piège, les habitants qui ne peuvent plus s’échapper creusent des trous dans les murs pour éviter les rues exposées aux tirs des snipers, risquent leur vie pour aller se ravitailler en eau à la rivière, coupent les arbres du parc ou du jardin pour se chauffer ou cuire un sachet de pâtes. Pour ceux qui ne sont pas encore fauchés par les éclats d’un obus serbe ou la balle d’un sniper croate, survivre est une lutte macabre.

Born in Belgium in 1964, Laurent Van der Stockt was 16 when he first worked with a camera. In 1989 he paid his own way to Romania, and, posing as a tourist, photographed life under the Ceausescu regime. He returned in 1990 to photograph its collapse, joined the agency Gamma and has been working in war zones like the former Yougoslavia, Afghanistan or Iraq ever since. He’s presently working as a contract photographer for the magazine Newsweek.