Le sous-continent indien représente la plus grande partie de l’humanité (l’Inde à elle seule compte 1.4 milliards d’habitants et le Bangladesh 171 millions, soit environ 20% de la population mondiale). On parle donc d’environ 1/5e de l’humanité qui est en train d’accomplir à marche forcée leur révolution industrielle. Il m’a semblé important de mettre un visage sur les héros anonymes qui construisent ces grandes puissances en devenir.
L’Inde à souvent été photographiée. La démarche de Ludovic Vauthier n’est ni du photojournalisme ni une photographie touristique, elle s’inscrit dans le temps et l’échange avec les personnes photographiées.
“Au premier abord, il y a la méfiance (légitime des managers). Mais la plupart du temps, lorsque je leurs expliquais les raisons de ma présence, le but éditorial poursuivi, les doutes se lèvent et je devenais quasi indien tant leur accueil est chaleureux.
Les bâtisseurs que je photographiais étaient également surpris de ma présence. Contrairement aux réticences occidentales (particulièrement en France), les compagnons voulaient figurer sur les photographies, heureux de voir que leur travail est enfin reconnu. La photographie, dans la plupart du temps, devient un micro sur le monde.
Lorsque j’ai eu la chance de pouvoir dépasser les barrières linguistiques et que j’ai pu discuté avec eux, j’étais frappé par leurs obsessions communes: éduquer le mieux possibles leurs enfants et leur laisser un meilleur monde. Leur sacrifice prend alors tout son sens. Ils ne se plaignent jamais.” ; préface de Harshita Sinha, Chercheuse à la London School of Economics, spécialiste des questions liées aux travailleurs migrants, photos en n.b.