Au sud du Chili, la forêt catalyse l’offensive de l’économie extractiviste sur le vivier culturel autochtone Mapuche, tant humain que végétal. À la rencontre de la communauté Lafkenche, de leurs connaissances botaniques mais aussi des laboratoires de clonage d’arbres papetiers, trois enquêtes photographiques croisées réaffirment l’urgence d’adopter une lecture transversale et incarnée de la lutte pour la biodiversité.
Au Sud du Chili, les forêts tempérées humides de l’Araucanie ont été peu à peu remplacées par des monocultures de pins ou d’eucalyptus issues d’un clonage massif, afin de développer l’industrie de la pâte à papier. Les Mapuches (« Peuple de la terre ») y vivaient, bien avant la fondation du pays. Aujourd’hui, ils mènent un combat pour la sauvegarde de la biodiversité, notamment des plantes médicinales, quand l’exploitation et le trafic des ressources provoquent des violences entre organisations nationalistes, milices privées des industriels, et forces spéciales antiterroristes de l’armée. Deux visions du monde s’affrontent : l’une fondée sur l’économie du libre marché, l’autre faisant de la relation à l’environnement une question spirituelle. L’enquête photographique de Ritual Inhabitual révèle ainsi les conséquences écologiques et politiques de la monoculture forestière et ouvre un débat sur notre consommation ; photos en n.b. et en couleurs.