Tokyo, à la fin du siècle. La bulle économique a éclaté, et les jeunes ont cru aux prédictions de Nostradamus de la fin prochaine du monde. Au milieu de la morosité, de la décadence apocalyptique et du temps d’obscurité d’Inri, « Symposion » représente un voyage vers la lumière, vers la recherche de son propre espoir. Bien que le style, la technique et le genre soient différents, les quatre séries du livre – « Autoportrait », « Maximax », « Zone grise », « 1999 Tokyo » – sont encore liées par un fil conducteur, mais pas consciemment à l’époque : l’amour.
« Quand j’ai commencé, l’amour ne faisait pas partie de mon répertoire, et même dans mes rêves, je ne me serais pas imaginé l’amour comme thème de mes photographies. Mon idée de l’amour change continuellement à mesure que j’explore la photographie, et sa présence inséparable en moi mène à de grandes luttes de temps à autre. Je pense en termes d’« amour = photographie » (…)
Tu commences tout seul, tais-toi dans ta chambre, mais je veux te dire que ton monde a un avenir. Même si vous devez déchirer votre coquille et laisser votre être intérieur vulnérable exposé, vous pouvez continuer à vivre comme vous-même. » — de la postface d’Inri
« Ces œuvres font sentir aux gens une sorte de souffrance refoulée, le destin et la détresse de ceux qui n’ont d’autre choix que de s’exprimer artistiquement. Quand il s’agit d’essayer de contrôler minutieusement et de diriger l’énergie créatrice qui peut frapper à tout moment, c’est quand la flamme touche le point d’allumage que “travail” est créé. Elle prend ce qui doit être exprimé pour être révélé — son agitation refoulée, son impatience, son indignation, son conflit et son désir — avec toutes sortes de pensées, et les déverse personnellement devant la caméra. Elle utilise la caméra pour les extraire, les développer sur pellicule ou les apporter à l’imprimante, fait des échantillons, les passe méticuleusement au crible un par un, en choisit quelques-uns pour les agrandir, et après un examen minutieux, revient à sa place devant la caméra. Cette tâche est répétée encore et encore. Autoportrait est l’acte de relativiser le soi au milieu d’un processus de répétition continue. Des milliers de photographies naissent du tourbillon apparemment incontrôlable qui l’habite, elle fait une sélection objective et, en fin de compte, seule la poignée qui survit devient une « œuvre d’art ». de la postface de Michiko Kasahara
Tokyo, at the end of the century. The Bubble economy has burst, and the youth believed in Nostradamus’ predictions of the upcoming end of the world. Amidst the gloom, apocalyptic decadence and inri’s personal time of darkness, “Symposion” depicts a journey towards the light, of finding one’s own hope. While different in style, technique and genre, the four series in the book – “Selfportrait”, “Maximax”, “Gray Zone”, “1999 Tokyo” – are yet connected by a common thread, though not consciously so at the time: love.
“When I started out, love was not in my repertoire, and even in my dreams I would not have envisaged myself thinking of love as a theme for my photographs. My idea of love is continually changing as I explore, going deeper and deeper into photography, and its inseparable presence within me leads to big struggles from time to time. I think in terms of ‘love=photography’ (…)
You’re starting off all alone, shut up in your room, but I want to tell you that your world has a future. Even if you have to tear apart your shell and leave your vulnerable inner self exposed, you can still go on living as yourself.” — from inri’s afterword
“These works make people feel a kind of pent up suffering, the fate and distress of those who have no choice but to express themselves artistically. When it comes to trying to painstakingly control and direct the creative energy that can strike at any moment, it’s when the flame touches the point of ignition that “work” is created. She takes that which must be articulated to be revealed–her pent up restlessness, impatience, indignation, conflict, and desire–along with all kinds of thoughts, and personally pours them out in front of the camera. She uses the camera to extract them, developing them on film or bringing them to the printer, makes sample prints, meticulously sifts through them one by one, selects a few to enlarge, and after careful scrutiny, returns to her place in front of the camera. This task is repeated over and over. Self portraiture is the act of relativizing the self in the midst of a continuously repeating process. Thousands of photographs are born from the seemingly uncontrollable vortex within her, she makes an objective selection and ultimately only the handful that survive become “artworks.” — from Michiko Kasahara’s afterword