“Le titre de cette collection de photographies, “The Second Seeing” souligne que nous vivons dans un ‘second voyant’ par le biais d’un autre internalisé qui existe derrière la perception de premier niveau. Nos vies existent à côté de cette image que nous avons de nous-mêmes, affirme-t-elle, comparant les gens aux acteurs et le monde à une scène. … ]
Ryu ne se contente pas de capturer le sujet avec son appareil. Beaucoup de photos prises en Mongolie intérieure, où elle a grandi, au Japon et à Paris, où elle a étudié, et en Egypte, où elle a voyagé, comprennent ce qui semble être des éléments instantanés-situations rencontrés de façon inattendue, des gestes insignifiants, des sujets avec leurs yeux seulement à moitié ouverts, et des compositions dans lesquelles le sujet n’est pas directement face à la caméra. Cependant, il est également vrai qu’environ la moitié de ces photos ont été prises dans des circonstances conçues par l’artiste ou avec des interventions de l’artiste. Elle édite également les photos qui en résultent, y compris l’inversion négative-positive, superposant des images qui ont été rendues transparentes, et mettant l’accent sur le bruit ou des détails particuliers. De cette façon, il semble presque qu’elle présente une profusion de manipulations d’images à ce spectacle.C’est un mélange ambivalent formé d’une position déchirée par deux perspectives, l’une regardant la photographie comme vérité, l’autre la voyant comme fiction. D’une part, des éléments comme la chair et les muqueuses, la sueur et le sang, et les carcasses animales touchent à la nature graphique du monde (à savoir, la véracité de la fiction). D’autre part, il capture des fleurs artificielles, pataugeoires, gazon artificiel, et des images emblématiques, déplorant comment le monde est faux (c.-à-d., la vérité des mondes fictifs). Le conflit provoqué par ce fort contraste transmet à la fois un sentiment de la réalité du monde et le sentiment que les choses sont manipulées.
Grâce au texte qu’elle distribue sur le lieu de l’exposition, Ryu rentre à la maison comme un pieu le fait que les photos ne sont pas complètement transparentes, et que ‘mes’ manipulations qui interviennent dans le processus dans lequel les photos sont prises, éditées sur l’ordinateur, imprimé sur papier, et présenté devant le spectateur sont moi.” “Je ne me sens pas comme je viens de reproduire le paysage que j’ai pris sur papier, ou “je« est le point le plus important dans le processus, de la réalité aux données et des données à la réalité […] nous voulons dire au monde que nous ne voulons pas ignorer le processus et que nous ne voulons pas que vous l’ignoriez. » Les photographies entièrement transparentes sont impossibles. Les gens vivent dans un monde de leurs propres idées préconçues. Cela pourrait ressembler à un cliché souvent utilisé. Cependant, Ryu Ika surveille sa résistance à un monde de plus en plus faux, en abordant la photographie d’une manière qui lui permet de digérer à fond l’auto-manipulation des photos.” -extrait de la contribution Iioka Riku (Assistant Conservateur, Mori Art Museum) “Moi-même comme résistance-Ryu Ika Le deuxième voyant”
“The title of this collection of photographs, The second seeing, emphasizes that we live within a ‘second seeing’ by way of an internalized other that exists behind the first-level perception. Our lives exist alongside this image we have of ourselves, she asserts, likening people to actors and the world to a stage.[…]
Ryu isn’t satisfied by simply capturing the subject using her camera. Many of the photos taken in Inner Mongolia, where she grew up, Japan and Paris, where she studied, and Egypt, where she travelled, include what appear to be snapshot-like elements-situations encountered unexpectedly, meaningless gestures, subjects with their eyes only half open, and compositions in which the subject is not facing the camera directly. However, it is also true that about half of these photos were taken under circumstances devised by the artist or with interventions by the artist. She also makes edits to the resulting photos, including negative-positive reversal, superimposing images that have been made transparent, and emphasizing noise or particular details. In this way, it almost seems as if she is presenting a profusion of image manipulations at this show.It is an ambivalent mix formed from a stance torn by two perspectives, one viewing photography as truth, the other seeing it as fiction. On the one hand, elements like flesh and mucous membranes, sweat and blood, and animal carcasses touch on the graphic nature of the world (i.e., the truthfulness of fiction). On the other hand, it captures artificial flowers, paddling pools, artificial turf, and iconic images, lamenting how the world is fake (i.e., the truth of fictitious worlds). The conflict brought about by this strong contrast conveys both a sense of the world’s realness as well as a feeling that things are being manipulated.
Through the text she distributes at the exhibition venue, Ryu drives home like a stake the fact that photos are not completely transparent, and that ‘my’ manipulations that intervene in the process in which photos are taken, edited on the computer, printed on paper, and presented before the viewer are ‘me.’ “I don’t feel like I just reproduced the scenery I took on paper, or “I” am the point that is most important in the process from reality to data and from data to reality…we want to tell the world that we don’t want to ignore the process and we don’t want you to ignore it.” Completely transparent photographs are an impossibility. People live in a world of their own preconceptions. That might sound like an often used cliché. However, Ryu Ika stakes out her resistance to an increasingly fake world, approaching photography in a way that allows her to thoroughly digest the ‘self’ manipulating the photos.” -extracted from the contribution Iioka Riku (Curatorial Assistant, Mori Art Museum) “Myself as Resistance-Ryu Ika’s The second seeing”