Dans les années 70, la Grande-Bretagne est confrontée à une crise dans ses villes. La perte des industries traditionnelles, entre autres facteurs, a entraîné une augmentation de la pauvreté, le manque de logements et le chômage, mais la réponse du gouvernement, sous la direction de Margaret Thatcher, aggravait les problèmes avec ses politiques d’aide sociale régressives et sa stratégie économique du laisser-faire.
Dans ce contexte, une nouvelle génération de photographes socialement conscients a émergé. Principalement formés à l’université, ils ont rejeté les voies traditionnelles pour une carrière dans la photographie afin de documenter les enjeux difficiles qu’ils voyaient dans leurs communautés et de confronter les autorités avec leurs images intransigeantes.
Tish Murtha (1956-2013) était à l’avant-garde de ce « mouvement ». L’une des 10 enfants d’une famille de la classe ouvrière de Newcastle centre-ville, elle était, plus que beaucoup d’autres photographes, complètement chez elle, dans l’environnement dans lequel ell a choisi de travailler. Ses années d’études à l’extérieur sous David Hurn, à la nouvelle École de photographie documentaire de Newport, lui avait donné la formation et l’expérience pour documenter l’inégalité et l’injustice qu’elle a connu dans sa ville natale.
Le chômage des jeunes est un élément clé de l’histoire du documentaire britannique. Son sujet était le gaspillage épouvantable de la vie des jeunes, suite à mauvaise réflexion sur le programmes de création d’emplois dont le gouvernement n’a pas fait grand-chose pour atténuer. Les images de Tish Murtha sont percutantes mais pas sans humour.
Sa proximité avec ceux qu’elle a photographiés – dont beaucoup étaient de la famille ou des amis – est évidente dans la remarquable série d’images de ce livre.
Presque 40 ans plus tard, son talent brille dans chaque page. Enfin, Tish Murtha a le livre qu’elle mérite ; préface de Ella Murtha, introduction de David Hurn, texte de Val Williams, photos en n.b.
N the 1970s, Britain faced a crisis in its towns and cities. The loss of traditional industries, amongst other factors, had led to increased poverty, poor housing and unemployment but the government’s response under the leadership of Margaret Thatcher was compounding the problems with its regressive welfare policies and laissez faire economic strategy.
Against this background, a new generation of socially conscious photographers emerged. Mainly college-trained, they rejected traditional avenues to a career in photography in order to document the challenging issues they saw in their communities and to confront those in authority with their uncompromising images.
Tish Murtha was at the forefront of this ‘movement’. One of 10 children from a working class Newcastle inner-city area she was, more than many other photographers, completely at home in the environment she chose to work. Her years away studying under David Hurn, at the newly established School of Documentary Photography at Newport, had given her the training and experience to document the inequality and injustice she experienced in her hometown.
Youth Unemployment is a key body of work in British documentary history. Its subject matter was the appalling waste of young people’s lives, which badly thought out government job creation schemes did little to alleviate. Tish’s images are hard-hitting yet not without humour. Her closeness to those she photographed – many were family or friends – is apparent in the remarkable series of images in this book.
Almost 40 years on, her talent shines from each page. Finally, she has the book she deserves.