Des années 1960 jusqu’au début des années 2000, Alain Dister a documenté la contre-culture américaine, en tant que rock critic, écrivain et photographe.
Des coulisses de concerts aux communautés, des vastes paysages aux interstices urbains, il s’est intéressé à tout ce qui échappait à la lumière des projecteurs officiels.
Son regard, graphique et singulier, a été celui d’un homme curieux de son époque, en quête de partage, celui d’un « passeur culturel », entre pays et entre générations. Libre et lucide. Toujours en éveil sur les émergences. Attentif à l’horizon sur lequel apparaissent ses rencontres. Toujours fraternel, un œil sur les marges.
Cette plongée dans les archives d’Alain Dister, en grande partie inédite, déploie le cheminement stylistique de son œuvre documentaire pour offrir un portrait saisissant de la société américaine et de sa jeunesse sur près d’un demi-siècle ; préface de François Busnel, photos en n.b.
« La photographie, main tendue vers l’autre, [a été] un guide pour tenter de comprendre ce dérèglement des sens de toute une société – tout en s’y intégrant avec bonheur. Je n’avais pas le sentiment de faire un travail de reporter. Plutôt d’écrire, en images, un carnet de route, avec ses amitiés, ses lieux de vie transitoires, le quotidien de la rue, les souvenirs de concerts. […] Tel l’éclair du flash inscrit sur la rétine, la vision éblouie de ces hippie days ne s’est jamais complètement évanouie. »