Katherine Turczan : From Where They Came ; 1991-2008

Ce premier livre de la photographe américaine/ukrainienne Katherine Turczan, présente les portraits poignants réalisés par l'artiste en Ukraine lors de la chute de l’URSS au début des années 1990.

This first book by American/Ukranian photographer Katherine Turczan, is showcasing the artist's poignant portraits produced in Ukraine during the fall of the USSR at the start of the 1990’s.

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« Il ne me fallait que trois sauts de ballerine pour traverser notre pelouse et atteindre la porte grillagée de mon grand-père. Il vivait avec ma grand-mère dans une petite maison sur une propriété partagée avec mes parents dans le New Jersey. En attendant à la porte, il m’attrapait comme un des agneaux tortillants qu’il pesait dans la grange. J’avais 8 ans.

La plupart du temps, nous nous asseyions à la table de la cuisine et parlions ukrainien. Ma première demande a toujours été de voir sa fameuse cicatrice, celle du côté droit de sa poitrine accrochée à ses côtes. Après avoir soulevé sa chemise, il a doucement pris mon doigt et tracé la blessure. La peau était épaisse et raide quand nous avons suivi l’endroit où la balle était entrée, le long d’une crête sur sa côte, et l’indentation où elle est sortie. Même si c’était toujours le même 3 ½ pouces, il aimait quand je le mesurais. Et chaque fois que nous prenions la mesure, il répétait la même histoire : « J’étais un Sich Rifleman avec mon frère Teodor, combattant les bolcheviks. Teodor a eu la typhoïde, et nous l’avons enterré dans la steppe. J’ai dû quitter l’Ukraine, mes sept frères et sœurs et mes parents parce que j’étais un soldat ukrainien. » – Katherine Turczan

Près de 20 ans plus tard, à l’été 1991, le fragile pont de mémoire entre la famille de Turczan et l’Ukraine se désintégrait. Son grand-père était mort, et elle venait d’apprendre que ses parents étaient atteints de démence. Cherchant à comprendre ces pertes, elle est partie avec son appareil 8×10 pour trouver l’endroit d’où ils venaient et les gens qu’ils avaient laissés. Son premier voyage en Ukraine a coïncidé avec le coup d’État à Moscou et la nouvelle indépendance de l’Ukraine. Là, une famille redécouverte accueillit Katherine Turczan : oncles, tantes, cousins, gens dont elle avait seulement entendu parler. Pendant des mois, année après année, ils ont donné à Katherine Turczan des lieux où s’installer, l’ont nourrie, lui ont offert des promenades et l’ont souvent aidée pendant qu’elle construisait sa collection de portraits.

“It only took three ballerina-like leaps to cross the lawn and reach my grandfather’s screen door. He lived with my grandmother in a small house on property shared with my parents in New Jersey. Waiting at the door, he scooped me up like one of the squirming lambs he weighed in the barn. I was 8.

On most days, we sat at the kitchen table and spoke Ukrainian. My first request was always to see his famous scar, the one on the right side of his chest clinging to his ribs. After he lifted his shirt, he gently took my finger and traced the wound. The skin felt thick and stiff as we followed where the bullet had entered, along a ridge on his rib, and the indentation where it exited. Even though it was always the same 3 ½ inches, he liked when I measured it. And every time we took the measurement, he repeated the same story: I was a Sich Rifleman with my brother Teodor, fighting the Bolsheviks. Teodor got typhoid, and we buried him in the steppe. I had to leave Ukraine, my seven siblings, and my parents because I was a Ukrainian soldier.” – Katherine Turczan

Almost 20 years later, in the summer of 1991, the fragile bridge of memory between Turczan’s family and Ukraine was disintegrating. Her grandfather had died, and she had just learnt of her parents dementia. Scrambling to make sense of these losses, she set out with my 8×10 camera to find the place from where they came and the people they left behind. Her first trip to Ukraine coincided with the August coup in Moscow and Ukraine’s new independence. There, a rediscovered family welcomed Turczan: uncles, aunts, cousins, people she had only heard of. For months at a time, year after year, they gave Turczan places to stay, fed her, offered rides to locations, and often assisted her while she built my ongoing collection of portraits.

Poids 900 g
Dimensions 23,5 × 28,5 cm
Auteur(s)

Date d'édition

EAN

9781913288556

Editeur

Photographe

Spécifité

Ville

ISBN 9781913288556
Langue(s) anglais, ukrainien
Nombre de pages 128
Reliure Broché