17.02.1958. Mister K part de chez lui pour n’y revenir que huit mois plus tard. Huit mois durant lesquels il traverse les États-Unis en voiture, plongé dans ses souvenirs, roulant à un rythme effréné jusqu’à ce qui semble être le bout du monde.
Artiste plasticienne, Sylvie Meunier collecte des photographies vernaculaires, une matière dont elle s’empare et qu’elle se réapproprie pour construire des récits imaginaires. Dans Mister K, Meunier associe, pour la première fois, son travail de collecte d’images à l’écriture fictionnelle en jouant avec les codes photographiques du N&B et ceux narratifs du roman policier. Son récit immerge le lecteur dans une atmosphère mi-polar, mi auto-fiction. Le narrateur fuit un événement qu’on suppose traumatique : tel un road-movie, au fil des highways et des motels, il égrène ses souvenirs d’enfance et celui d’une femme aimée, mystérieusement disparue…
Dans ce « roman photographique » où alternent images et incises textuelles, Sylvie Meunier mène une intrigue à la limite du fantastique. Les genres se mêlent pour créer une œuvre singulière : à la fois livre de photographies, récit littéraire, fiction cinématographique, investigation psychologique… La puissance visuelle des images et le rythme narratif mené sur le mode du « je » entraînent le lecteur dans un univers à la fois étrange et familier, celui d’une Amérique de la Beat Generation, d’un âge d’or du film noir hollywoodien.